Les membres du FIQ-Syndicat des professionnels en soins des Laurentides ont manifesté jeudi en fin d’après-midi devant les bureaux de la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, aux abords de la route 117 à Prévost.
«C’est pour demander à la ministre Marguerite Blais de faire bouger les choses avec le gouvernement.Faire avancer (les négociations de) notre convention collective et la signer avec les ratios intégrés. Les ratios professionnels en soins patients, en CHSLD notamment. C’est une priorité pour nous…»a indiqué Julie Daigneault, présidente du syndicat, au Journal Infos Laurentides.
«Vraiment catastrophique»
Question CHSLD, la présidente Daigneault a un exemple significatif.
«C’est vraiment catastrophique présentement» note-t-elle, faisant allusion à la situation au CHSLD Drapeau-Deschambault de Sainte-Thérèse.
« Il y a actuellement une importante éclosion de COVID (l’institution présentait, samedi dernier, le pire bilan dans cette catégorie, au Québec avec un total de 52 cas pour 41 % du nombre de lits). On a demandé à l’employeur de pouvoir avoir du personnel supplémentaire. Ça n’a pas été effectué encore».
«Une grande détresse»
La situation de COVID-19 qui perdure depuis le printemps passé n’est pas sans laisser des séquelles importantes, comme en témoigne Julie Daigneault.
«On veut avoir des conditions de travail respectables. La plupart des gens sont en isolement. Ça a amené beaucoup de charge de travail. Le personnel est épuisé. Le personnel aussi contracte la COVID. Ça nous apporte des grandes difficultés et une grande détresse au niveau du personnel en soins».
Elle se disait également déçue de ne pouvoir rencontrer la ministre Blais à l’occasion de la manifestation.
«On s’attendait à voir la ministre ici cette semaine, mais elle ne sera pas présente. Il faut faire avancer les choses. On veut dire au gouvernement que, nous, on veut avancer. Qu’il nous mette des offres respectables sur la table et des conditions de travail acceptables».
Car, il faut bien le dire: après un été plutôt calme, la deuxième vague de COVID-19 détériore les conditions, tant des patients que du personnel.
«L’employeur va recommencer à mettre en place les mesures selon les arrêtés ministériels. (Ça veut dire) des possibilités d’imposition d’horaires de 12 heures et du temps supplémentaire obligatoire. Il va venir jouer dans nos vacances. Il va venir jouer dans nos congés fériés. Dans les congés sans solde. Il va vouloir modifier les horaires sans respecter la convention collective»dit redouter Julie Daigneault.
Des conditions attirantes
La situation, dit-elle, n’est pas sans effet sur le moral du personnel.
«Ce sont toutes des choses qui font que le personnel en soins est plus qu’épuisé. On en a qui sont en congé de maladie. Il y en a qui veulent démissionner. On travaille avec moins de personnel sur les départements. Les gens nous disent: Chus pu capable. Qu’est-ce qu’on peut faire? Sinon je m’en vais d’ici. Je viens de finir mes études, mais je vais aller faire d’autres choses».
«Il faut rendre les conditions de travail vraiment attirantes pour avoir des gens qui vont venir donner des soins sécuritaires aux patients. C’est ce que les professionnels veulent» de dire celle qui représente quelque 4 300 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques.
Et la présidente de conclure: «les professionnels veulent donner des soins, veulent travailler, mais veulent aussi une conciliation travail-famille-études. Du temps personnel. Du temps pour leur famille et du temps pour donner des soins de qualité».
MOTS-CLÉS
CISSS des Laurentides
Marguerite Blais
FIQ-Syndicat des professionnelles en soins des Laurentides (FIQ-SPSL)