L’année 2021 s’est durement terminée pour l’industrie de la restauration au Québec qui a dû faire face, encore une fois, à la fermeture des salles à manger. Quelques semaines plus tard, des restaurateurs de la région témoignent leur mécontentement et leur impuissance face à leur situation.
Rappelons que le gouvernement Legault annonçait, le jeudi 30 décembre dernier, de nouvelles restrictions liées au variant Omicron. En plus du retour du couvre-feu, la fermeture des salles à manger était imposée pour une troisième fois depuis le début de la pandémie. Cette annonce était un coup particulièrement dur pour les restaurateurs à qui on privait d’un des moments de l’année des plus rentables. De plus, ces derniers ont eu le choc d’en avoir été avisé dans un bref délai de 24 heures.
Une annonce surprenante
Pour Simon Farsa, copropriétaire du Resto Farsa et de la Cabane à sucre Farsa, à Sainte-Marthe-sur-le-Lac et Saint-Eustache, cette annonce a eu l’effet d’un véritable choc. « Ça fait mal. Je ne m’attendais vraiment pas à ça. Je croyais même qu’après les Fêtes les mesures sanitaires allaient s’alléger », mentionne-t-il.
Du côté de Normand Vezeau, propriétaire du Mikes à Saint-Jérôme, l’annonce qui a été faite dans un délai de 24 heures a eu impact majeur dans son restaurant. « On nous a tellement fermé à la dernière minute que nous avons perdu beaucoup de nourriture dont nous avons eu à se débarrasser », confirme le restaurateur qui est dans le domaine depuis presque 45 ans.
Selon M. Farsa, ce sont les restaurateurs qui payent injustement le prix de ceux qui ne suivent pas convenablement les mesures sanitaires. « Franchement, il y a beaucoup de monde qui ne respectent pas les consignes et les autres subissent les conséquences. C’est fou, nous respectons toutes les consignes et on subit parce que d’autres ne le font pas », déplore-t-il.
« Peut-être que c’était la bonne décision à prendre, mais ça ne fait pas notre affaire », avance M. Farsa qui ne cherche pas à s’opposer au gouvernement. Cependant, il se questionne sur la nécessité de la fermeture des salles à manger. « Je pense qu’il faut être plus ferme avec ceux qui ne respectent pas les mesures sanitaires et laisser les autres vivre », soulève M. Farsa.
Essayer de garder la tête hors de l’eau
Quant à M. Vezeau, il regrette que malgré tous ses efforts pour s’adapter aux mesures sanitaires changeantes, il se retrouve encore à en payer le prix : « On nous a demandé de fournir des plexiglas, de fournir le désinfectant, de mettre une personne à l’accueil pour vérifier le passeport vaccinal et ça coûté des milliers de dollars. Tout ça pour quoi? Nous forcer à refermer encore une fois. »
Laissés à eux-mêmes
Même si les ministres Pierre Fitzgibbon et Lucie Lecours ont annoncé une aide financière consacrée aux restaurants, M. Farsa confirme qu’elle n’est aucunement à la hauteur des conséquences que son entreprise subit. « Ce n’est vraiment pas suffisant, c’est très minime. On fait notre argent en faisant des réceptions, pas en attendant l’aide du gouvernement », regrette-t-il.
Puis même si M. Vezeau peut toujours offrir à ses clients le service pour emporter, il confirme avoir perdu des employés et que ses revenus ont considérablement diminués : « Aujourd’hui, je fais seulement 25% de mon chiffre d’affaires. » De plus, il se questionne sur la situation qui semble viser particulièrement l’industrie de la restauration « Ça fait deux ans que les grandes surfaces comme les Costco et les Wal-Mart fonctionnent à plein régime pendant que nous on est constamment fermés », s’indigne-t-il.
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